« La St. Barth Cata-Cup, pour moi, c’est un peu le championnat du monde longue distance des F18. Le niveau est toujours incroyable et c’est encore plus vrai cette année pour les 10 ans de la course ». La phrase est d’Orion Martin (deuxième de l’édition 2015 et équipier de James Baeckler sur Maxwell & Co) et résume à elle seule le niveau de la compétition. De fait, de très grands champions fournissent les rangs, à commencer par tous les marins ayant d’ores et déjà inscrit leur nom tout en haut de l’affiche entre 2008 et 2016 : Dalton Tebo, Emmanuel Boulogne, Tanguy Kervyn, Enrique Figueroa, Keki Figueroa, Franck Cammas, Matthieu Vandame, Patrick Demesmaeker, Olivier Gagliani, Pierre Le Clainche et Antoine Joubert. « On vient remettre notre titre en jeu mais on sait que ça ne va pas être facile », raconte Antoine Joubert (Design Affairs – 001) qui, avec Pierre Le Clainche, avait fait fort dès sa première participation en remportant la compétition. « Clairement, pas moins d’une dizaine de bateaux peuvent prétendre à la victoire », lance le Vannetais qui sait qu’il va falloir jouer fin pour s’imposer cette année sur le plan d’eau très technique de Saint-Barthélemy. « Ça reste une île avec un vent dominant. De ce fait, il y a énormément d’effets de site et autant de zones de transitions qu’il faut réussir à bien analyser et à négocier. Celui qui arrive à s’en sortir le premier et souvent celui qui tire le mieux son épingle du jeu à la fin », ajoute Antoine qui a essentiellement régaté en Flying Phantom cette saison, mais qui a tout de même montré de belles choses en F18 en remportant notamment la Catagolfe en octobre dernier avec son fidèle barreur, Pierre, qui lui vient également de terminer deuxième du Run Créolia qui s’est achevé le week-end dernier.
« Ça promet vraiment d’être chaud sur l’eau d’autant que du petit temps est annoncé et que dans ce type de conditions, on a souvent des surprises. Cela ouvre le jeu en grand. Il va falloir faire preuve de finesse et d’observation, mais aussi croiser les doigts pour être au bon endroit au bon moment », commente de son côté Olivier Gagliani, vainqueur de la St. Barth Cata-Cup 2015 avec Patrick Demesmaeker (Les Perles de Saint-Barth), qui voit un grand nombre de challengers capables de se hisser, eux aussi, sur la première marche du podium, à commencer par le binôme Gurvan Bontemps – Benjamin Amiot (Eden Rock St Barth). « On nous colle cette étiquette de « gars à surveiller » car, effectivement, on a déjà fait deux podiums lors des précédentes éditions (3e en 2015 et 2e en 2016, ndlr). Il va falloir que l’on soit meilleur cette année pour être devant et accrocher la première place mais la liste des favoris est très longue. Parmi eux, évidemment il a y les anciens vainqueurs, ce qui est normal puisqu’aucun d’entre eux n’a gagné la Cata-Cup par hasard, mais il y une foule d’autre sérieux clients, comme par exemple les Grecs Iordanis Paschalidis et Konstantinos Trigonis (Relwen) », explique Gurvan qui a longtemps régaté contre eux en Tornado avant de les retrouver en F18. Le barreur, Paschalidis, a déjà pris part à la course à deux reprises avec son ami Gustaf Dyrssen et manqué de peu de podium (il a terminé 4e en 2012 et 6e en 2016). Cette fois, il revient avec son équipier habituel, Trigonis, et s’impose, de fait, comme un concurrent redoutable pour cette édition 2017 de la St. Barth Cata-Cup. D’une part, parce qu’il a participé à toutes les épreuves du calendrier 2017 de la classe F18 et terminé 5e du Mondial à Copenhague l’été dernier, d’autre part, parce qu’il a l’expérience des gros évènements puisqu’il a représenté son pays à deux reprises aux Jeux Olympiques en Tornado (en 2004 avec Christos Garefis puis en 2008 avec son équipier de la Cata-Cup). « Nous savons que le niveau de la compétition est extrêmement relevé mais nous sommes des compétiteurs et si nous nous alignons au départ d’une course, c’est évidemment pour gagner. Nous savons que ce ne sera pas facile d’y parvenir mais nous allons nous donner à fond », entonne Iordanis Paschalidis qui avoue toutefois avoir quelques interrogations concernant son matériel.
« Nous avons de nouvelles voiles et donc quelques inconnues concernant leurs performances mais la St. Barth Cata-Cup va être une parfaite opportunité pour les tester face à la meilleure concurrence qui soit », détaille le skipper grecque équipé depuis peu de Deck Sweeper (voiles fermées sur le trampoline) comme sept autres bateaux de la flotte. « Le F18 reste une classe à développement et c’est assez excitant de pouvoir essayer des nouvelles voiles cette semaine, sur le plan d’eau extraordinaire de Saint-Barth. Cela va rajouter un peu de jeu dans les manœuvres. Il va forcément y avoir de nouveaux réglages et de nouvelles sensations », se réjouit Gurvan Bontemps qui fait partie de ceux qui vont courir avec ces fameuses Deck Sweeper qui ont déjà fait forte impression lors du Mondial, l’été dernier au Danemark, les Hollandais Mischa Heemskerk (le vainqueur de l’édition 2011 de la St. Bath Cata Cup) et Stephan Dekker ayant gagné l’épreuve après avoir remporté sept des huit manches de finale. « Mischa reste Mischa mais cela prouve malgré tout qu’en termes de performance, ça fonctionne bien. Ça va être intéressant de voir ce que ça donne ces prochains jours », jubile pour sa part Tanguy Kervyn (vainqueur de la première édition de la Cata Cup en 2008 et équipier de Manu Boulogne sur St Barth Assurance) qui va pouvoir en avoir un aperçu dès demain puisque le comité de course prévoit de profiter du flux de secteur sud-est pour 8 à 10 nœuds annoncé pour lancer deux courses.
« Je tiens à saluer le courage des organisateurs de la Saint-Barth Cata Cup, d’une part parce que c’est un évènement qui s’est inscrit au fil des années dans l’activité sportive de l’île, et, d’autre part, parce que le moment est effectivement venu de redonner du courage à la population qui a subi un phénomène très important le 6 septembre dernier.
C’est une initiative qu’en tant qu’élu de la collectivité, je soutiens ardemment car, indiscutablement, elle peut faire oublier une grande partie du désastre et, au-delà des frontières de Saint-Barthélemy, relancer notre économie. Il faut donc l’encourager. Nous avons fait des efforts, qui ont été remarqués je crois, pour remettre l’île en état. Nous souffrons cependant d’un petit handicap, notre capacité d’accueil, parce que les plus grands hôtels sont actuellement fermés.
Reste que je reste confiant. Je sais que les amoureux de l’île continueront à venir et que même si notre saison risque d'être un peu plus terne que d’habitude, l’avenir sera excellent puisque tout le monde se mobilise pour rénover et redonner du standing aux différents établissements. Tout cela contribue à surmonter le traumatisme que certains ont vécu terriblement. »
14h : Prix Design Affairs – 001
19h : Défilé des équipages en ville version Carnaval à Gustavia