« Cette 11e St.Barth Cata Cup s’annonce sous les meilleurs auspices, même si elle devrait être un peu sportive. Plus de 20 nœuds sont, en effet, prévus pour les journées de demain et de vendredi. Ça devrait ensuite être un peu moins soutenu pour le week-end mais cette édition 2018 promet d’être globalement assez tonique », assure Thierry Berry, le nouveau président de St.Barth Multihulls, l’association organisatrice de la compétition, ravi d’accueillir pas moins de 51 équipages représentant 11 nations sur la plage de Saint-Jean Pélican pour quatre jours de compétition hauts en couleurs. « Cette année, et c’est une petite nouveauté, les concurrents vont bénéficier d’une demi-journée de course supplémentaire puisque les premières courses sont prévues demain à partir de 10 heures contre 14 heures les années précédentes », souligne Thierry qui prévoit un petit parcours en baie de Saint-Jean de dix milles environ pour lancer les hostilités. « Cela permettra aux coureurs de se mettre en jambes et à nous, organisateurs, de jauger la flotte car il y a cette année de très nombreux équipages amateurs, ce dont nous sommes d’ailleurs très contents », ajoute le Saint-Barth, bien conscient que les conditions musclées annoncées risquent de provoquer quelques sorties de pistes et autant de figures de style non-imposées.
Morgan LAGRAVIERE, Noe DELPECH © Michael Gramm
Eviter la casse
« Lorsque le vent est fort, comme cela va être le cas, il faut penser à naviguer prudemment et en sécurité pour éviter de casser le matériel ou de faire des bosses sur les bonshommes », note le très expérimenté Emmanuel Boulogne, vainqueur de la première St.Barth Cata Cup 2008, qui n’a, depuis, manqué aucune édition. « Clairement, ça risque d’être un peu rock and roll et je suis très content, dans ce contexte, de naviguer avec Vincent (son frère jumeau, ndlr) car c’est un huit cylindres et dans le vent fort, ce sera forcément un atout », ajoute le dirigeant de la société Boulogne Conception Marine qui garde en mémoire l’édition 2014, elle aussi marquée par des conditions musclées. « Je me souviens notamment de la dernière manche qui nous avait menés jusqu’à Public et lors de laquelle nous avions eu une trentaine de nœuds de vent dans le goulet entre Bonhomme et Colombier. Ca avait été un peu rock and roll et j’imagine qu’il faut s’attendre à retrouver ce type de situation cette semaine », détaille Emmanuel qui redoute les ressacs et les vagues croisées. « Ce n’est jamais très agréable pour nos bateaux et ça peut même être dangereux mais ça va évidemment pimenter le jeu et surtout, ça va changer radicalement des conditions que nous avons rencontrées lors du Mondial, le mois dernier, à Sarasota, en Floride », avance le Nordiste qui avait alors composé avec de tous petits airs (entre 3 et 7 nœuds) et qui se réjouit de refaire le match avec un certain nombre des meilleurs équipages internationaux de F18, dont les Grecs Iordanis Paschalidis et Konstantinos Trigonis, champions du Monde en titre, qui comptent bien défendre leur titre à St.Barth, quelles que soient les conditions. « Ce sont aujourd’hui eux qui naviguent le plus et qui ont le meilleur niveau technique. Ils sont costauds et ils sont lourds. Bref, ils ont le gabarit pour la baston et ça va forcément être intéressant de jouer avec eux », relate Emmanuel Boulogne.
Patrick DEMESMAEKER, Olivier GAGLIANI © Michael Gramm
Se faire plaisir, quelles que soient les conditions
Sentiment partagé par Pierre Le Clainche, 1er et 5e des deux dernières éditions avec son acolyte Antoine Joubert. « C’est vraiment super que la St.Barth Cata Cup attire le gratin mondial. Hormis les Grecs, une bonne dizaine d’équipages peut aussi prétendre à la victoire cette année. De fait, les frères Boulogne, Mitch Booth, Gurvan Bontemps, Erik Maris, Enrique Figueroa ou encore Morgan Lagravière, pour ne citer qu’eux, sont vraiment de très gros clients. Ça promet d’être super sympa », assure de son côté le Morbihannais qui sait que les conditions musclées à venir risquent de provoquer quelques cabrioles et, par ricochet, quelques surprises. « Ça va sans doute être un peu chaud. En tous les cas, ça implique un peu d’appréhension et il ne faudrait pas que certains se retrouvent au tapis d’entrée de jeu », détaille Pierre qui a connu deux éditions (2016 et 2017) marquées par des conditions de vent faible à médium. Même chose ou presque pour Jean-Richard Minardi qui revient cette fois avec une nouvelle équipière, Coraline Jonet. « On forme un duo assez léger et Coraline fait ses premiers pas en F18. Ça promet donc d’être un peu rock même si elle est très expérimentée en voile et qu’elle apprend très vite », explique le Suisse qui est, de fait, associé à une grande athlète, championne du monde de 420 en 2002, quintuple vainqueur du championnat de D35 avec le team Alinghi et double vainqueur du fameux Bol d’Or en 2011 et 2017. « Pour nous, le but cette semaine, ce sera de revenir avec la banane et de donner tout ce qu’on a ! ». Sûr qu’il n’est pas le seul à s’être donné cet objectif…
Programme du jeudi 15 novembre