« La décision de maintenir cette édition anniversaire de la Saint-Barth Cata Cup ou non après la catastrophe que l’île a traversée n’a pas été simple à prendre. Dans un premier temps, nous avons consulté les partenaires, la collectivité, le comité territorial du tourisme... Il était primordial pour nous, organisateurs, de recevoir leurs soutiens. Tous, à l’unanimité, ont répondu qu’ils souhaitaient que l’évènement ait lieu. Dès lors, nous avons lancé la machine pour être en mesure d’accueillir les coureurs du monde entier dans les meilleures conditions possibles et d’assurer la sécurité de l’évènement », explique Jeff Ledée, originaire de l'île, créateur de la course et régatier affûté. Aujourd’hui, tous les voyants sont au vert pour que la Saint-Barth Cata Cup 10e du nom se déroule dans de bonnes conditions, même si, clairement, il s’agit là d’un sacré pari. « Sur place, les habitants se donnent beaucoup de mal pour remettre l’île sur pieds et que la vie reprenne son cours normal. Ce qu’ils souhaitent, c’est respirer et s’éloigner un peu de ce moment qui a été terrible pour toute la population. Bien sûr, ce n’est pas facile car tout le monde a subi d’importants dégâts, mais chacun veut aller de l’avant. Quoi de mieux que d’accueillir et/ou de participer à un évènement convivial pour mettre un peu de baume au cœur aux uns et aux autres ? », souligne Jeff, touché par ailleurs de l’incroyable retour des coureurs lorsque ceux-ci ont été consulté après le passage du cyclone, pour la confirmation de leurs participations. « Leurs retours ont été très positifs, mais aussi très solidaires. Nombre d’entre eux ont proposé de venir nous donner un coup de main pour remettre l’île debout, avec ou sans Saint-Barth Cata Cup. Tous souhaitent apporter leur aide et nous n’avons aucun doute sur le fait que l’épreuve se coure dans de très bonnes conditions, qu’elle apporte une atmosphère joyeuse et qu’elle redonne un élan à toute l’île ! », assure Jeff Ledée.
« C’est vraiment super que la course soit maintenue. C’est un peu une surprise, même si on sait que Saint-Barth est une île qui possède beaucoup de ressources et que les organisateurs de l’évènement sont des gens super motivés pour lancer au mieux la saison touristique 2018 », commente de son côté Benjamin Amiot, qui connait bien l’épreuve pour y avoir déjà participé à trois reprises, et souvent avec succès puisqu’il a terminé 8e en 2014 avec James Baeckler, alors Président de la Classe F18 Française, puis 3e et 2e en 2015 et 2016 en duo avec Gurvan Bontemps. « C’est de nouveau avec lui que je serai présent cette année. Ce qui serait bien, c’est que l’on continue sur notre courbe de progression et que l’on décroche la première place, mais ce ne sera pas facile car pour cette 10e édition, le niveau s’annonce dingue. L’idée sera donc avant tout de bien naviguer et de prendre un maximum de plaisir mais je sais déjà que ce sera chouette. Le lieu est extraordinaire et tout est toujours fait pour que les concurrents soient reçus de la plus belle façon », détaille Benjamin, véritable spécialiste du petit multicoque, que l’on retrouve tour à tour en Flying Phantom, en Diam 24 OD, en D35 ou encore en GC32. Parmi ses principaux concurrents, il y aura notamment Franck Cammas, le skipper de Groupama Team France lors de la dernière Coupe de l’America. Premier en 2013 puis deuxième en 2014, ce dernier signe son retour sur l’épreuve après deux ans d’absence avec son fidèle équipier, Mathieu Vandame, et il ne cache pas son enthousiasme concernant le maintien de la course. « Comme tous les autres coureurs, lorsque les organisateurs m’ont contacté pour savoir si j’étais toujours partant pour participer à la course dans ce contexte un peu particulier, je n’ai pas hésité. C’est bien de forcer la destinée. C’est une belle opportunité pour tout le monde de montrer qu’à Saint-Barth, on a d’ores et déjà relevé la tête. Bien sûr, c’est un projet ambitieux, et nous avons tous conscience que la régate ne se fera sans doute pas dans le confort habituel, reste qu’il est vraiment idéal pour bouger et remotiver les troupes. Ce n’est pas un hasard si tous les équipages ont répondu présents et si tous sont prêts à venir avec une truelle pour aider à reconstruire ce qui doit l’être. Tous sont extrêmement contents et motivés de pouvoir participer à cette Saint-Barth Cata Cup qui aura forcément une saveur particulière », relate Cammas. C’est dit.