« En partant sur l’eau ce matin, la tension était palpable. Les points étaient très serrés au classement provisoire à l’issue des cinq premières courses. On savait que la journée serait déterminante et qu’en plus, comme seule une manche était au programme, le droit à l’erreur n’existerait en aucun cas », a relaté Ravi Parent qui ne comptait, de fait, que deux points d’avance sur ses plus proches poursuivants au classement à l’aube de cette ultime régate, et guère plus sur les suivants. « On sait que les départs sont très importants, ici, à Saint-Barth. Il se trouve qu’avec Nicolas, on est franchement assez mal partis. Il a donc fallu que l’on cravache comme des fous pour revenir au score ou, à tout le moins, réduire le nombre de concurrents entre nous et nos principaux rivaux. On est restés focus jusqu’au bout mais on a eu quelques sueurs froides car ces derniers étaient assez nettement devant », a détaillé l’Américain qui s’est octroyé une 7e place, son plus mauvais score de la semaine, mais juste assez pour décrocher la victoire. « On s’attendait à ce que ça ne joue à rien mais il faut quand même avouer qu’on a eu très chaud ! », a détaillé Ravi qui épingle ainsi pour la première fois l’épreuve à son palmarès. Un palmarès déjà drôlement bien fourni, avec notamment des titres de champion du Monde et d’Europe de F18 décrochés en 2022. « On est évidemment super contents. On l’est d’autant plus qu’en Floride, on a peu l’habitude de naviguer dans des conditions similaires. Il a vraiment fallu que l’on se surpasse pour l’emporter ! », a ajouté le barreur. De fait, ses camarades de jeu lui ont donné du fil à retordre cette semaine, y compris Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand (Segeco) puis Emeric Dary et Joris Cocaud (Allianz), ces derniers étant toutefois étant rapidement mis K.O. pour le classement général après avoir écopé de disqualifications dans les couses 1 et 2. « Il y a eu de la belle bataille jusqu’au bout », a confirmé Benjamin Amiot (Pixail) qui a fait preuve d’une remarquable régularité lors de ces quatre jours de course, comme il fait systématiquement preuve de constance sur cette St. Barth Cata Cup puisqu’avec son acolyte, il a déjà terminé deuxième en 2016, 2019, 2021 et 2022.
« La victoire continue de nous échapper et cette fois, pour un tout petit point seulement ! C’est rageant surtout qu’après avoir franchi la ligne d’arrivée aujourd’hui, on est rentrés à terre tout feu, tout flamme, en pensant que cette fois était la bonne. Raté ! », a indiqué le régatier qui peut néanmoins se satisfaire de toujours être parfaitement dans le coup, et ce malgré peu de confrontation le reste de l’année sur le support. « La St. Barth Cata Cup est notre seule course en F18. A chaque fois, il faut retrouver les réglages du bateau puis se recaler à bord tous les deux. Ça prend toujours un peu de temps. On est donc super contents de terminer à cette deuxième place malgré tout, surtout vu les grands noms qui nous entourent », a précisé Benjamin Amiot qui s’intercale en effet entre de vrais spécialistes. Ravi Parent donc (dont l’équipier habituel est toutefois Severin Gramm) mais aussi les Argentins Agustn Krevisky et Nicolas Aragones (Design Affairs OO1). « C’est notre troisième participation à la course mais notre premier podium », se réjouit le barreur, 6e du Mondial de la série en 2019. « On est partis sur l’eau avec un maximum de pression sur les épaules, notamment après notre disqualification pour départ prématuré dans la course 5, hier. On savait qu’on avait beaucoup à gagner mais aussi beaucoup à perdre car si la victoire était clairement à notre portée, il n’était pas impossible que l’on se fasse sortir du podium », a commenté Agustn qui a assuré une 4e place dans cet ultime round sous forme de demi tour de l’île, au départ de la baie de Saint-Jean et l’arrivée au large de la plage de Public. « Ça a été une magnifique régate, avec entre 12 et 16 nœuds de vent et un peu toutes les allures. On a fait le job et on est vraiment heureux de finir dans le Top 3. On le sait et cela se vérifie à chaque fois, le niveau de la St. Barth Cata Cup est proche de lui du championnat du Monde. Sur l’eau, comme à terre, on s’est vraiment régalé, et on a d’ores et déjà hâte de revenir l’année prochaine ! », a terminé Agustn Krevisky.
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