« Cette ultime journée d’entraînement, aujourd’hui, a permis aux uns et aux autres de prendre leurs marques sur le plan d’eau et elle m’a permis à moi de me dérouiller puis de retrouver des sensations après une année lors de laquelle j’ai seulement navigué deux jours en Class A tellement j’ai eu de boulot ! », relate Olivier Gagliani qui n’avait plus mis les pieds sur un Formule 18 depuis la dernière édition de l’épreuve, il y a un an tout juste. Reste que ceux qui connaissent bien le Belge - affectueusement surnommé « Trois Pommes » - et l’épreuve le savent : avec ou sans navigations dans les pattes, il demeure un redoutable concurrent en double avec Patrick Demesmaeker, récent vainqueur des championnats combinés de la Belgique, de l’Allemagne et des Pays-Bas au côté de Gilles Tas. En premier lieu parce qu’il connait les pièges de Saint-Barthélemy comme sa poche, même s’il reste modeste et préfère se montrer prudent. « Dans le vent très léger, parfois, c’est un peu le poker. Un coup de pas de bol et c’est une tache de vent ratée. Il va clairement falloir faire preuve d’opportunisme lors de deux premiers jours de course qui s’annoncent très-très mous ! ». De fait, selon les derniers modèles, entre 3 et 7 nœuds de vent seulement sont prévus sur la zone des Petites Antilles, jeudi et vendredi.
« En quinze participations, j’ai seulement le souvenir de deux ou trois courses annulées ou raccourcies faute de vent. Ne pas courir pendant toute une journée serait complètement inédit sur la St. Barth Cata Cup ! », assure le Belge, d’un naturel toujours optimiste. « Il y a deux jours, entre 8 et 10 nœuds étaient annoncés or il y en a plutôt eu entre 14 et 15. On peut donc espérer que cette fois encore, les prévisionnistes soient un peu en deçà de la réalité ! », complète Olivier. Même son de cloche du côté de son compatriote Henri Demesmaeker. Engagé, comme lors de sa première participation à la course l’an passé avec Jeroen Van Leeuwen, ce dernier est lui aussi plutôt confiant pour ces deux prochains jours. « Les alizés sont annoncés aux abonnés absents et l’on devrait composer avec un régime de sud, une chose, certes, assez inhabituelle à Saint-Barth. On s’attend à des régates très tactiques, avec un vent qui risque de tourner à droite et à gauche, mais aussi beaucoup de différences de pression. Il faudra réussir à être aux bons moments aux bons endroits ! », assure le barreur qui compte bien profiter de l’occasion pour prendre sa « revanche », le podium, l’an passé, lui ayant échappé avant tout en raison de soucis matériels. « Avec Jeroen, on est là pour essayer de faire de belles manches. On va les prendre les unes après les autres. Notre but est clairement de prendre un maximum de plaisir sur l’eau mais aussi à terre ».
Même topo pour Yvan Bourgnon qui signe son retour sur la compétition treize ans après sa dernière participation. « J’ai toujours adoré faire cette course mais ces dernières années, le temps m’a manqué et j’ai surtout navigué en 20 pieds. Je suis très content de revenir sur l’épreuve et de retrouver le Formule 18 car c’est tout simplement un bonheur ! », relate le navigateur qui sera épaulé par Jean Boulogne pour l’occasion. « Il a le même état d’esprit que son père, Manu : il est à l’attaque tout le temps ! Il est l’équipier idéal pour moi qui suis un peu lourd car il dispose d’un rapport poids-puissance imbattable. Il a, de plus, la niaque, l’envie et la passion. Ensemble, on n’a pas de passif sur le support et on est donc là surtout pour s’amuser et profiter aussi de ce qui se passe à terre ! », poursuit Yvan qui pourrait bien, cependant, bousculer les nombreux favoris, tous bien décidés à ne pas laisser le tandem Ravi Parent – Nick Lovisa s’imposer une seconde fois d’affilée. « La bagarre promet d’être intense car le plateau est, comme toujours ici à Saint-Barth, extrêmement relevé. C’est très challengeant pour Federico (Polimeni) et moi qui venons de remporter le mondial de la classe. Nous savons que nous n’aurons pas le droit à l’erreur ces prochains jours, surtout au vu du scénario annoncé ! Dans peu de vent, on sait que les surprises peuvent être nombreuses ! », a terminé l’Espagnol Pablo Völker.