Ce vendredi, les 57 duos engagés dans la 14e St. Barth Cata Cup avaient donc rendez-vous pour un tour de l’île. Une manche non retirable du classement, forcément très influente au classement bien qu’elle ne compte plus double comme lors des années précédentes. « On avait fait le briefing avec Kinou (Jean-Christophe Mourniac, le vainqueur de l’édition 2019 mais également son père, ndlr). Il nous avait alors répété de checker et même de double-checker le bateau avant ce fameux tour de l’île, une course essentielle pour le résultat final. Il se trouve que le karma nous a un peu rattrapé parce qu’on a cassé notre cunningham (dispositif de réglages de voiles, ndlr) dans la phase du départ. On a, heureusement, réussi à réparer et à faire du gagne-petit sur les premiers bords. Rapidement, on s’est réinstallés en tête puis on a creusé une belle avance pour finalement l’emporter », a relaté Tim Mourniac qui a, de fait, largement dominé les débats ce matin avant, toutefois, de voir la concurrence fondre sur lui au moment du passage de la marque située devant de Gustavia. « La marque était très proche du port, dans une zone totalement déventée. Cela a produit un effet élastique. La flotte s’est resserrée avant de se détendre de nouveau. Nos nerfs ont été un peu stimulés mais au final, pour ce qui nous concerne, cela n’a pas d’impact sur notre place à l’arrivée », a détaillé le barreur de Segeco qui a enfoncé le clou, dans l’après-midi, sur une régate sous forme d’aller et retour, au près puis au portant, que les leaders ont avalé en à peine 45 minutes. « Sur un parcours aussi court, il y a naturellement eu beaucoup d’intensité sur le départ. Avec Pierre-Yves, ont est passé en 3e position à la marque au vent et on a attaqué vraiment fort avant le dogleg ce qui nous a permis d’envoyer le spi avant les autres. Dès lors, le match a été plié », a détaillé Tim.
Avec quatre victoires en quatre courses, lui et son acolyte occupent logiquement la tête au classement provisoire. Qui pour les arrêter dans leur grand chelem ? Dans l’immédiat, la question reste posée. « Pour l’instant, on conserve la « clean sheet » puisqu’on n’a pas concédé un but dans le match. Forcément, on est content. Avec Pierre-Yves, on s’entend bien et on s’amuse beaucoup sur l’eau. On prend bord après bord et même vague après vague. On essaie de mettre beaucoup d’intensité et de précision dans ce que l’on fait. Le résultat est là mais ça va être serré jusqu’au bout car si on est plutôt dominateurs, sur le papier tout reste à faire », a temporisé Tim Mourniac. De fait, le plus mauvais score de chaque équipage étant exclu du classement ce soir, la donne est grandement chamboulée. Ce point du règlement fait notamment les affaires du tandem Cruz Gonzalez Smith – Mariano Heuser (SBDE). Les Argentins, qui avait encaissé une 17e place dans le premier round après la casse de leur écoute de foc, font en effet un bond au général, passant de la 10e à la 2e place, avec un écart de seulement trois petits points sur les leaders. « On a grillé notre joker mais avec seulement des manches de deuxième par ailleurs, on est, à ce stade de la compétition, encore complètement dans le match pour aller chercher la première place, même si on a bien conscience que Tim et Pierre-Yves vont être difficiles à aller chercher. Ils ne commettent aucune erreur. De notre côté, on a la vitesse, au près comme au portant. On va s’employer à éviter les bêtises et à faire les choses le plus simplement possible », a commenté Cruz Gonzalez Smith, le tenant du titre sur cette St. Barth Cata Cup qui ne compte évidemment pas jeter les armes aussi facilement. Pas plus que les Belges Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani (Les Perles de Saint-Barth – Bativrd) qui restent en embuscade, ainsi qu’une poignée d’autres !